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Espace poétique
20 décembre 2014

La mer est lente- elle aussi

Ce fut écrire à tant de visages

Et toujours trouver le tien

Aimer tant de bouches et yeux peints

Et embrasser le creux de ta paupière

Emouvant l'oreiller.

 

Où es-tu

Si ce n'est si près

Que la peau s'océanne

A la morsure

Du feu nocturne.

 

La nuit a enfilé sa robe de miroirs

Sa danse enflamme mon ventre

Qui te voit s'approcher.

Je te parle

A mots couverts

De couvertures givrées

Qu'un seul de tes élans

Consume au bûcher de l'âme.

 

Nous faut-il

Le mot

Ou le silence

Pour sortir

De l'utérus de la terre

Et cogner nos fronts

A l'ouate des cieux ?

 

Pour

L'évasion de la pensée

Le goutte à goutte

A la bouteille polie

Par le ressac des paroles claires?

 

Pour

Les jours d'apnée

Entre lignes d'absence 

Et encres douloureuses

Et

Cette poignée de foin séché

Entre les lèvres du coeur ?

 

Ecoute avec moi

La nuit s'approfondir

A l'approche de l'oiseau,

Ce geste élègant de lenteur

Que nous avons cultivé.

Alors qu'il est tant de ton ombre

A l'entrebaîllement des portes,

Je préfère te frôler

Que sentir la coulure 

Du froid à la forêt des joues.

 

Tu sais

La mer est lente

Elle aussi.

 

Nathalie BARDOU

Décembre 2014

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Commentaires
M
c'est beau ce que tu dis là
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R
Chère Nath<br /> <br /> Le temps fait son oeuvre, inexorablement.<br /> <br /> Il finit par mélanger, comme la mer, les vivants et les morts qui se trouvent, réunis, dans le grand sablier de l'éternité.<br /> <br /> Les ombres que nous sommes rejoindront les lumières qui brillent au loin.<br /> <br /> Je t'embrasse.
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L
Une écriture retrouvée, je t'avais perdue depuis longtemps Nath dans les méandres des blogs qui se ferment et s'ouvrent autrement. Bonne année à toi.
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N
Merci à vous Bifane pour ces mots d'espérance......nul ne sait, surtout pas moi.......sourires et merci, et très belle année à venir.....
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B
On ne peut qu'espérer qu'il finisse d'approcher, de venir, ou de revenir peut-être... Il y a aussi comme des traits jetés d'un arc sur une autre cible, hors de vue du commun des lecteurs, qu'on ne voit donc pas mais qu'on devine essentielle... Chacun son manque vivant, il est vrai, et son oreille sourde... <br /> <br /> Merci pour le chant des mots et avec mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.
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