La mer est lente- elle aussi
Ce fut écrire à tant de visages
Et toujours trouver le tien
Aimer tant de bouches et yeux peints
Et embrasser le creux de ta paupière
Emouvant l'oreiller.
Où es-tu
Si ce n'est si près
Que la peau s'océanne
A la morsure
Du feu nocturne.
La nuit a enfilé sa robe de miroirs
Sa danse enflamme mon ventre
Qui te voit s'approcher.
Je te parle
A mots couverts
De couvertures givrées
Qu'un seul de tes élans
Consume au bûcher de l'âme.
Nous faut-il
Le mot
Ou le silence
Pour sortir
De l'utérus de la terre
Et cogner nos fronts
A l'ouate des cieux ?
Pour
L'évasion de la pensée
Le goutte à goutte
A la bouteille polie
Par le ressac des paroles claires?
Pour
Les jours d'apnée
Entre lignes d'absence
Et encres douloureuses
Et
Cette poignée de foin séché
Entre les lèvres du coeur ?
Ecoute avec moi
La nuit s'approfondir
A l'approche de l'oiseau,
Ce geste élègant de lenteur
Que nous avons cultivé.
Alors qu'il est tant de ton ombre
A l'entrebaîllement des portes,
Je préfère te frôler
Que sentir la coulure
Du froid à la forêt des joues.
Tu sais
La mer est lente
Elle aussi.
Nathalie BARDOU
Décembre 2014